Si c’est un rêve, je le saurai lalala la
L’Amérique, l’Amérique
À ses débuts, Hoover, incarne un vrai modèle de réussite américain au point qu’il était déjà très populaire avant son élection, héroïsé même pour avoir aidé à rapatrier des boys pendant la Première Guerre mondiale. Avant d’être président, la façon d’utiliser son pouvoir, ses marges de manœuvre et ses schémas d’action politiques faisaient l’objet d’une grande admiration de la part du peuple américain. Il succède alors à Calvin Coolidge en tant que candidat républicain en 1929 et ce, jusqu’en 1933. Il aura été jusque-là l’homme providentiel dont tous les Américains rêvent de par sa politique économique interventionniste.
Seulement voilà, l’économie montre bientôt ses premiers signes de ralentissement et après le krach de 1929, la crise boursière de New York, l’homme change radicalement d’attitude politique. Il se voile la face et affiche une sérénité détachée qui le fait rompre avec ses premières conceptions politiques. Il ne comprendra plus jamais le peuple américain de la même manière qu’au tout début. Comme si l’homme devenait subitement étranger à lui-même et au destin de son pays.
De plus, à l’origine internationaliste, le président Hoover préconise un repli manifeste des Etats-Unis et des Américains sur eux-mêmes comme pour tenter de mieux juguler la crise. Si le protectionnisme part d’une bonne intention, celui-ci devient fatal et conduit à généraliser la crise à l’intérieur puis à l’échelle du monde entier.
Avant la crise de 1929, le peuple américain comme la presse vantaient ses moyens de mieux organiser l’économie des Etats-Unis. Avec la crise, il semble totalement dépourvu et déconnecté de la réalité. Herbert Hoover est l’un des seuls présidents américains à avoir accumulé autant de paradoxes autour de sa personne et de son mandat présidentiel. D’ultralibéral, le 30e président des Etats-Unis devient un hyperconservateur qui ne pense que par la rigueur budgétaire et les restrictions des dépenses publiques, devenant au passage l’ennemi juré de la célèbre politique du New Deal préconisée par son successeur Franklin Delano Roosevelt. On constate alors une véritable aversion pour l’intervention de l’État dans l’économie qui n’était pas forcément la sienne dans les années 1920.
Trump craint d’être vu comme le président qui a échoué et Hoover est là aussi un contre-modèle. Parce que il faut déjà rappeler que Hoover est, à l’époque, le président qui survit le plus longtemps à sa présidence (31 ans), ce qui est énorme. Et pendant ces trente et un ans, il doit se confronter en permanence à son échec politique de gestion de sortie de crise. C’est un premier point.
Deuxième point. Au lieu de reconnaître ses erreurs, ses fautes, au contraire, il se lance dans une véritable croisade contre son successeur, Roosevelt, et donc contre le New Deal qui l’accuse même d’être une forme de fachisme.
On connaît cet entêtement aujourd’hui chez Donald Trump, lancé dans ses idées, dans ses dogmes. C’est cet entêtement qui aura fait de Hoover un après-président qui n’a pas bien réussi sa vie post-politique. Trump voit en Hoover le spectre en qui il pourrait ressembler, un cauchemar.